Du 5 au 6 mai 2023, L’ONG CAAP-TUJITEGEMEE et le programme de Désarmement, Démobilisation, Relèvement communautaire et Stabilisation(PDDRCS) ont conjointement animé un atelier à Goma sur la compréhension du programme et sa stratégie nationale au profit de leurs agents et d’autres acteurs humanitaires du Nord-Kivu.
La particularité de cette séance de travail a été l’appréhension de la nouvelle approche du PDDRCS ainsi que sa compréhension pragmatique par les participants.
Tommy TAMBWE USHINDI, coordinateur national du PDDRCS a, lui-même présenté le DDR 4 qui prend en compte les familles d’accueil de l’ancien combattant ainsi que la communauté dans laquelle celui-ci doit s’intégrer. Différemment des programmes de Désarmement, démobilisation et réinsertion précédents, le PDDRCS ne se focalise pas qu’à l’ancien combattant.
Il se démarque par la capitalisation des opportunités offertes par la communauté pour l’ancien combattant qui doit constituer un atout social. En effet, il est ici question d’user des compétences de l’ex-combattant pour des projets de développement de la communauté.
Une fois réintégré dans la communauté, l’ancien combattant ne fait pas objet d’exclusion vu qu’en amont, sa famille est déjà disposée à le réintégrer avec ses compétences professionnelles qui vont assurer sa stabilisation.
C’est dans cette logique que le PDDRCS prépare un environnement favorable à l’ancien combattant dans sa communauté pour son épanouissement socio-économique afin de se rassurer qu’il n’ait pas des idées de reprendre les armes.
Il constitue, à cet effet, un atout pour les projets de développement de sa communauté. CAAP-TUJITEGEMEE a capitalisé l’approche communautaire du PDDRCS comme une valeur ajoutée pour ses projets de réintégration communautaire des anciens combattants dans la province du Nord-Kivu notamment théâtre des conflits armés avec plus de soixante groupes armés.
Dans son allocution devant la presse après la clôture de l’atelier, le coordonnateur national du PDDRCS a lancé un appel patriotique à tous les jeunes du Nord-Kivu en vue de leur prise de conscience pour la paix.
Tommy Tambwe Ushindi pense qu’il y a le temps pour la guerre, pour les conflits et un temps pour la paix et la construction.
Il est confiant du retour de la paix via l’engagement de jeunes à déposer les armes et intégrer le PDDRCS. Ce, pour l’amélioration des conditions de vie des populations de l’est dans la RDC.
Pour Tommy, il est temps de travailler ensemble main dans la main pour que la paix revienne en RDC. Le PDDRCS s’était déjà lancé dans le désarmement et la démobilisation des Combattants cantonnés à Mubambiro en territoire de Masisi.
Il ne restait que la phase de réinsertion. La résurgence du M23 a freiné le processus à cause de l’occupation des localités dans les territoires de Nyiragongo, Masisi et Rutshuru ainsi que la coupure du trafic sur les routes Goma-Rutshuru-Kanyabayonga et Goma-Sake-Masisi-Walikale.
Avec l’approche communautaire, la réintégration doit se passer dans les milieux d’origine ou familles d’accueil (zones de retour) des anciens combattants.
Il sied de préciser que le processus de réinsertion passe par une identification méticuleuse des combattants car seuls les congolais sont pris en compte par le PDDRCS.
Des combattants des forces étrangères qui seraient dans le rang du M23 ne sont pas donc concernés, a indiqué Monsieur Tommy Tambwe Ushindi. La RDC compte pendant ce temps plus de 250 groupes armés dont 14 étrangers.
Le défi PDDRCS nécessite une prise de conscience collective du peuple congolais qui a le devoir d’accompagner cette initiative pour la restauration de la paix.
CAAP-TUJITEGEMEE qui lutte contre la pauvreté et pour l’autonomisation accompagne le PDDRCS pour s’offrir un environnement favorable aux projets de développement de la communauté a rassuré Olivier BYAMUNGU, son Secrétaire Exécutif.
Ouverture à Goma, ce 5 mai 2023, de l’atelier sur la compréhension du Programme de Désarmement, Démobilisation, Relèvement communautaire et Stabilisation( PDDRCS) et sa stratégie nationale au profit des agents de l’ONG CAAP-TUJITEGEMEE ainsi que d’autres acteurs humanitaires.
Pendant deux jours, jusqu’au six mai, ce cadre d’échange va renforcer la compréhension des 5 piliers du P-DDRCS et du travail du CAAP-TUJITEGEMEE dans l’accompagnement des ex-combattants en vue de leur réintégration dans la communauté.
Dans un contexte particulier de crise sécuritaire en province du Nord-Kivu suite à la résurgence du M23, plusieurs jeunes ont pris des armes et les multiples cas de violation des droits humains sont enregistrés dans des zones d’intervention du CAAP-TUJITEGEMEE dans l’Est du pays.
En effet, CAAP-TUJITEGEMEE est expérimenté depuis plus de 10 ans dans l’autonomisation économique et la réinsertion sociale de jeunes ex-combattants dans les entités en conflits armés au Nord-Kivu.
Grâce à la nouvelle approche du P-DDRCS, l’ONG natioanle basée à Goma veut adapter ses actions pour des résultats plus concrets.
C’est dans cette optique que CAAP-T a conjointement organisé du 5 au 6 mai un atelier inclusif et participatif afin de mieux orienter ses actions pour une paix durable dans la partie orientale de la RDC pouvant faciliter les projets de développement et de lutte contre la pauvreté.
Pour relever les inégalités sur le P-DDRCS et évaluer l’expérience de CAAP-T, le coordonnateur national du programme a fait une présentation de la stratégie et son originalité qui ne se base plus uniquement sur les combattants. Désormais, la communauté d’accueil de démobilisés est au centre du programme.
Cette démarche entend marier les besoins de l’ex combattant aux attentes de sa famille d’accueil et à la perception de la communauté pour établir un équilibre favorisant l’adaptation, l’acceptation et la cohésion sociale.
Tout par la communauté, pour la communauté et dans la communauté, c’est le schéma analogique qui constitue le nouveau paradigme du P-DDRCS.
CAAP-TUJITEGEE va, à coup sûr, tirer profit de cet échange d’expérience pour adapter ses actions en faveur des ex-combattants, leurs ménages, familles d’accueil et communauté.
Olivier BYAMUNGU, secrétaire exécutif a dans son allocution souligné le défi lié à l’intégration, l’autonomisation et l’acceptation des anciens combattants dans la communauté.
À l’issue des travaux prévus, le partage d’expériences entre les parties prenantes et les recommandations qui vont en découler, CAAP-TUJITEGEMEE et le P-DDRCS vont asseoir un cadre de partenariat compact pour l’intérêt général de la communauté.
Les staffs du CAAP-TUJITEGEMEE à WALIKALE viennent d’être renforcés en capacité sur la protection contre l’exploitation et abus sexuels. Sachant que le Programme Alimentaire Mondial, PAM, notre partenaire est l’une des organisations qui promeut la dignité et les valeurs humaines dans toutes ses zones d’intervention, nos équipes déployées partout en RDC sont outillées sur la prévention et la protection.
Les thématiques sur la PEAS leur permettent de respecter les principes humanitaires, éviter toute forme d’abus et de harcèlement entre collègue et surtout de traiter avec dignité les bénéficiaires des actions humanitaires. Nos staffs s’engagent à dénoncer les cas des abus, exploitation et harcèlements sexuels dans la communauté et ne doivent en aucun cas en être auteur n’y en être impliqué.
Pendant une session de formation au bureau CAAP-TUJITEGEMEE de Walikale centre, Christophe MUTAKA, expert Genre de notre organisation est revenu sur les risques que court un agent d’une organisation humanitaire qui ne respecte pas les principes humanitaires. Cette session de conscientisation a été à la base des échanges et discussions.
Un humanitaire ne participera pas aux abus et n’en sera pas auteur
Les participants à cette vive discussion ont échangé sur plusieurs cas observés dans le territoire de WALIKALE mais non-dénoncés, non-documentés et dont les auteurs n’ont jamais été sanctionnés.
« En vous livrant dans des pratiques interdites, vous-vous exposez, vous exposez l’image de votre organisation et vous risquez de perdre votre travail jusqu’à figurer sur la liste noire des humanitaires », conscientisation du facilitateur.
Entre collègues, un comportement digne
Les femmes et les hommes qui travaillent au sein du CAAP-TUJITEGEMEE se doivent respect mutuel sans discrimination de sexe. Les superviseurs hiérarchiques ne peuvent pas exploiter leurs collègues de rang inférieur. Les collègues entre eux, éviteront les violences verbales, les violences physiques, les violences psychologiques et autres harcèlements.
Enoch KISUBA, animateur au projet de la structuration des UOP exprime sa satisfaction : Je suis marié et responsable d’une famille, je comprends désormais que sur le terrain, je dois me réserver et garder l’image positive du CAAP-TUJITEGEMEE. Je suis désormais conscient des risques liés au comportement erroné, le danger qui peut attraper mon foyer. Nous savons que les pratiques sexuelles conduisent aussi à des maladies sexuellement transmissibles. Bref, respecter les principes humanitaires c’est aussi protéger ma famille et les bénéficiaires de nos activités.
Après ces échangent, les staffs sont prêts à utiliser un outil d’évaluation rapide de protection en organisant des groupes de discussion dans différents villages.
Comme pour chaque année, les agents et le conseil d’administration de notre organisation se réunissent pour dresser le bilan des services fournis au cours de 12 mois. L’évaluation tourne au tour des valeurs du CAAP-TUJITEGEMEE qui sont : la compassion, l’abnégation, l’audace dans l’engagement, le professionnalisme, la transparence et la recevabilité.
Pendant cette séance de travail, les agents viennent de repenser la qualité de travail qu’ils devront fournir en 2023, travailler en harmonie, servir en toute humilité et marcher dans le respect des droits des bénéficiaires des projets mis en œuvres dans les différents territoires du Nord-Kivu.
Individuellement et en équipe, chaque participant à proposer des solutions afin de matérialiser la vision, la mission et les valeurs fondamentales de l’organisation.
Pour l’année 2022, nous exécutons 3 projets :
Projet de stabilisation des zones post-conflits à travers le renforcement des chaines de valeurs agricoles et la résilience des moyens de substance dans les territoires de RUTSHURU, MASISI et NYIRAGONGO/ Nord-Kivu avec le partenaire ZOA,
Programme de développement local à base de 145 Territoires (Programme du Chef de l’Etat Congolais) avec le partenaire BCeCo,
Le projet de structuration des organisations paysannes avec le consortium PAM, FAO et l’UNICEF.
Crée en Avril 2003, CAAP-TUJITEGEMEE totalisera 20 ans en 2023.
La première mission de supervision des chantiers du Programme Local de Développement à base de 145 territoires vient de se clôturer le 06 décembre en territoire de MASISI.
Sur les 82 projets au Nord-Kivu (48 écoles et 34 centres de santé), l’Agence locale d’exécution, CAAP-TUJITEGEMEE construit 9 établissements scolaires et 5 infrastructures sanitaires en territoire de MASISI. La première mission de supervision par le Chef d’antenne du Bureau Central de Coordination au Nord-Kivu, les superviseurs du CAAP-TUJITEGEMEE et le Coordonnateur du bureau d’Etude du Gouvernement provincial du Nord-Kivu a eu lieu du 29 novembre au 6 décembre 2022.
8 sites ont été visités au cours de cette mission :
L’EP KASHOPFU 2 à SAKE dans le groupement KAMURONZA,
Centre de Santé KALEMBE en groupement BASHALI MOKOTO
EP BITSI dans le Groupement MUPFUNYI-SHANGA,
EP NYAMIRAZO, Groupement MATANDA
EP NGERERO, Groupement MUPFUNYI-SHANGA
Centre de santé RUBAYA, Groupement MATANDA
EP KAUSA, Groupement BASHALI KAEMBE
Institut GORIGA, Groupement BASHALI KAEMBE
Chantier CS KALEMBE MWESO
Les Chefs de chantiers, les régisseurs et toute la communauté bénéficiaire doivent veiller sur la qualité de travail et sur la sécurité des matériaux. Jean-Faustin KASUSULA, Chef d’antenne BCeCo Nord-Kivu a rappelé à toutes les parties prenantes, surtout aux bénéficiaires que la RDC est très vaste. D’où un raison de construire des infrastructures solides et durables en faveur des communautés vivant à l’intérieur de la RDC. Plusieurs sites éloignés de la Grand-route restent inaccessibles surtout en période de pluie. Des éboulements, des ponts cassés et inondations sont enregistrés depuis novembre 2022 à RUBAYA, KINIGI, BITEETE, KANIRO, MWAMITWA, LOASHI et d’autres parts dans les zones bénéficiaires du Programme de développement.
Photo avec J-FAUSTIN KASUSULA, Chef d’Antenne BCeCo N-K
Malgré cela, l’Agence locale d’exécution fournit des efforts en impliquant les femmes et hommes des zones inaccessibles dans le transport des matériaux, ce qui facilite tant soit peu l’évolution des chantiers.
Le PDL 145T est une opportunité d’emploi
Du fait que les ouvriers et maçons sont recrutés localement dans les villages où s’effectuent les travaux de construction, plusieurs jeunes filles et garçons désœuvrés témoignent de leur disponibilité et volonté de construire leurs infrastructures et se félicitent de la diminution de la barbarie dans leurs milieux. MASISI est l’un des territoires du Nord-Kivu affectés par des milices et groupes armés. Beaucoup des jeunes diplômés ou ceux qui n’ont pas étudié, sans emploi se livrent parfois à l’alcoolisme et aux groupes armés.
« Nous remercions le Chef de l’Etat pour cette opportunité et nous lui promettons de contribuer par nos forces à la réussite de ce programme de développement. Grâce à ce chantier, moi je gagne le pain quotidien et je ne peux pas aller voler » ; témoigne un aide-maçon au chantier de l’institut GORIGA dans le village de NYAMITABA.
CAAP-TUJITEGEMEE reste optimiste à respecter le cahier de charge et le calendrier des travaux qui est de 6 mois.
Pour rappel, la pause de la première pierre pour le territoire de MASISI a été effectuée depuis le 29 septembre par le Gouverneur militaire du Nord-Kivu, au site de l’EP KASHOPFU 2 à SAKE.